“¡Sí hay moros en la costa!” – Préface du ‘Journal d’un prince banni’ (édition espagnole)

“La dernière fois que j’ai vu le roi Juan Carlos 1er, à l’été 2012, il m’a lancé un défi amical que je voudrais relever aujourd’hui, à l’occasion de la publication de mon livre en Espagne. Les circonstances qui nous réunissaient alors ne s’y prêtaient pas : après la mort du prince héritier d’Arabie saoudite, nous nous trouvions avec une vingtaine d’autres personnalités dans une salle d’audience du palais à Taif, attendant de présenter nos condoléances. Cependant, égal à lui-même, chaleureux et souverain quelle que soit la situation, ce grand ami de mon père et figure familière de mon enfance m’a posé « une question personnelle » à brûle-pourpoint : « Moulay Hicham, dis-moi, comment se fait-il que tu sois aussi différent de ton père, lui qui était un gâteau de miel et toi qui es un cactus ? ». Mes lecteurs reconnaîtront la patte de leur ancien monarque… Pour ma part, j’étais quelque peu pris de court par ce franc abordage. Sur le moment, je me suis défendu du mieux que j’ai pu en usant du terme d’adresse que je lui donnais depuis toujours : « Señor, les épines ne doivent pas faire oublier les figues de barbarie.”

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